18 mai 2011
Une fois qu’il a compris et accepté que la désintégration de notre civilisation est déjà en cours, il a passé plusieurs années à essayer de faire changer les croyances et les comportements des gens. Je pensais que s'ils apportaient les modifications que je proposais, ils obtiendraient très probablement un "bon" résultat. J'ai été déçu lorsque mes exhortations et mes intimidations sont tombés dans l'oreille d'un sourd, c'est-à-dire lorsque je ne faisais pas que prêcher à des convertis. C'était aussi le dilemme de Kassandra *.
Plus j'essayais de promouvoir le changement, plus je souffrais. Mais la souffrance n'a pas été simplement dérivée de la douleur de la déception. C'était beaucoup plus profond que cela, et à la longue ma nuit sombre de l'âme s'est précipitée. Le Bouddha avait raison quand il enseigna que toute souffrance découle de l'attachement. Dans mon cas, l'attachement visait un résultat particulier - ma vision d'une société durable, juste et respectueuse de l'environnement, qui accueille tous les êtres vivants de la planète, pas seulement notre famille et nos amis. Lorsque ce résultat a été contrecarré par l'indifférence et même l'hostilité du public, j'ai beaucoup souffert.
Heureusement, j'ai connu une transformation il y a environ trois ans. Le changement a été suffisamment complet pour me permettre de me détacher des résultats tout en restant attaché à la prise de conscience de ce qui se passe. En même temps, j’ai adopté la position selon laquelle cette réalité est co-créée par tous ses participants et que, à un certain niveau, la nature de la réalité et nos rôles individuels y ont été consciemment choisis par nous tous. À ce moment, j'ai réalisé que je travaillais dans des buts contraires à la réalité qui se déroulait. La transformation en cours, même si elle devient un effondrement de la civilisation, ne devrait pas être arrêtée. C'est plutôt le véhicule dans lequel notre conscience nourrit, se développe et se modère. Cela conduit à la conclusion plutôt inconfortable que l'effondrement ne consiste pas à faire le deuil ou à faire obstacle, mais plutôt à célébrer et à s'impliquer. Ce n'est pas surprenant pour ceux qui font le même voyage que lorsque j'ai abandonné cette compréhension, mes souffrances ont cessé.
De ce point de vue, j’ai décidé que la chose la plus utile que je puisse faire - quelque chose qui correspond au but de l’exercice et qui ne s’y oppose pas - est tout simplement de contribuer au terrain avec mes petites contributions de sensibilisation. J'essaie de le faire sans attentes ni attachements, sans essayer d'obtenir une réponse ou un résultat particulier. Je n'expose que ma conscience là-bas. Ceux qui ne sont pas encore prêts pour elle l'ignoreront ou la rejeteront, ceux qui ne la voient pas encore mais qui sont prêts pourraient se réveiller un peu plus, et ceux qui sont déjà au courant pourraient trouver de nouvelles nuances à jouer. Le rôle que mes observations et discussions jouent dans le déploiement est leur rôle. C'est ce que j'appelle "être des témoins actifs".
Je tiens toujours beaucoup à ce qui se passe, mais je reste maintenant relativement détaché de la façon dont cela pourrait se développer à l'avenir. En conséquence, j'évite de parler autant que possible de solutions, en grande partie parce que je ne pense pas qu'il en existe - du moins au niveau auquel la plupart des gens pensent de "solutions" (telles que de nouvelles politiques ou de nouvelles technologies). Le but de ce déploiement apparemment catastrophique n’est pas de "résoudre le problème", mais de nous réveiller.
Je suis tout à fait d'accord avec l'écrivain Charles Eisenstein ("The Rise of Humanity") et d'autres observateurs: nous n'avons pas de problème qui puisse être résolu, nous avons un dilemme insoluble. Pour cette raison, notre réponse la plus utile sera perpendiculaire à l’espace problématique. Cela signifie que la porte pour sortir de ce pétrin ne va pas s'ouvrir avec une nouvelle version de nos anciennes méthodes (nouvelle législation, énergie propre et davantage de recyclage) bien que cela joue un rôle important. Le véritable moyen de s'en sortir sera trouvé en passant à une toute nouvelle façon d'être: la révolution de la conscience que beaucoup d'entre nous connaissent dans nos os et qui est sur le point de se dérouler.
Ces jours-ci, je parie que tous mes atouts encouragent cette évolution de la conscience humaine, agissant comme un témoin actif de l’effondrement qui se déroule.
Au sein de la communauté des sensibilisés à l'environnement et à l'écologie, il s'agit d'une position rare, bien que peut-être moins parmi ceux qui ont choisi une réponse spirituelle à leur peur de l'effondrement. Dans le courant dominant de la pensée activiste, cela est encore considéré comme un fatalisme et un défaitisme.
Comment vous sentez-vous de penser dans cette perspective? Pensez-vous que c'est un point de vue utile ou non? Est-ce utile ou dangereux? Est-ce une approche qu'ils ont adoptée ou pourraient-ils se voir adopter? Ou cela ressemble-t-il à un sophisme - une simple raison astucieuse de jouer de la lyre en brûlant Rome?
* N du T: Dans la mythologie grecque, Kassandra était la fille de Priam, roi de Troie. Amoureux de sa beauté, Apollo lui accorda le don de prophétie. Cependant, quand elle a rejeté son amour, il l'a maudite: elle aurait toujours son cadeau, mais personne ne croirait jamais en ses prédictions.
Publié dans Spirit Pathways Foundation, www.spiritpathwaysfoundation.com
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Traduction: Margarita López
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